Les déperditions thermiques désignent la chaleur qui s’échappe d’un bâtiment en raison d’une isolation insuffisante, de défauts de mise en œuvre ou de l’absence de traitement des ponts thermiques. Elles augmentent les besoins en chauffage, dégradent le confort intérieur et compliquent le respect des exigences réglementaires. Pour les identifier, il faut avant tout comprendre les mécanismes de transfert thermique, puis localiser les zones de perte à l’aide d’outils adaptés, avant de mettre en œuvre des solutions d’isolation performantes et durables.
Ce que recouvre la notion de déperdition thermique
La chaleur quitte un bâtiment selon trois modes de transfert : la conduction, la convection et le rayonnement.
Comment la chaleur est-elle perdue ?
La conduction intervient à travers les matériaux solides, comme les murs ou la toiture. La convection est le résultat des mouvements d’air qui transportent la chaleur vers des zones plus froides. Le rayonnement transmet l’énergie sous forme d’ondes infrarouges, même sans contact direct.
Comment mesurer ces pertes ?
Pour évaluer ces pertes, on s’appuie sur deux indicateurs clés :
- La conductivité thermique (λ), propre à chaque matériau, exprime sa capacité à laisser passer la chaleur.
- La résistance thermique (R), calculée à partir de l’épaisseur et de la conductivité, mesure l’aptitude à freiner ce transfert.
Plus un matériau présente une faible conductivité et une résistance élevée, plus il est isolant. À l’échelle d’une paroi, on utilise le coefficient de transmission thermique (U), qui indique la quantité de chaleur perdue par mètre carré et par degré d’écart de température entre l’intérieur et l’extérieur. Plus U est bas, plus la paroi est performante.
Ces principes permettent de quantifier les déperditions et de comparer objectivement les performances des composants d’un bâtiment. Le calcul de déperdition thermique repose sur ces données physiques, en tenant compte de la conductivité des matériaux, de leur épaisseur et des surfaces concernées.
Les zones les plus fréquentes de déperdition dans un bâtiment
Les principales pertes thermiques proviennent de l’enveloppe du bâtiment, puis des parois vitrées et des ponts thermiques.
Les déperditions de chaleur par l’enveloppe de la construction
Les toitures sont particulièrement sensibles puisque l’air chaud remonte naturellement dans le bâtiment. Les murs extérieurs constituent une surface d’échange importante. Les planchers bas, au contact de locaux non chauffés ou du sol, représentent une autre source fréquente de déperdition.
Les déperditions thermiques par les parois vitrées
Les parois vitrées, quant à elles, laissent passer davantage de chaleur que les parois opaques. Leur performance dépend fortement du type de vitrage, de l’émissivité des surfaces, et de la qualité des menuiseries. Le coefficient Uw d’une fenêtre permet d’évaluer cette transmission thermique globale.
Les ponts thermiques : attention dans le neuf et le rénové
Les ponts thermiques jouent un rôle secondaire dans les bâtiments anciens non isolés, où l’essentiel des pertes passe par les parois elles-mêmes.
Mais dans les constructions neuves ou rénovées, où les murs, les toitures et les vitrages ont été traités, les zones de discontinuité deviennent souvent les principales sources de déperdition. Leur part peut alors atteindre les 30 % des pertes résiduelles.
Souvent mal identifiés ou négligés en phase de conception ou de rénovation, ils nécessitent une vigilance accrue pour garantir une performance thermique homogène de l’enveloppe.
Comment identifier les déperditions thermiques ?
La détection des déperditions repose sur une double approche : analytique et instrumentale. La première consiste à réaliser un calcul de déperdition thermique à partir des données de construction, en s’appuyant sur les coefficients de transmission thermique (Up, Uc, Uw…) et sur les valeurs par défaut. Ce travail nécessite de croiser les caractéristiques des matériaux avec leur mise en œuvre réelle, et suppose souvent l’intervention d’un bureau d’études thermiques.
Cette approche doit être complétée par des investigations sur site, afin d’identifier les défauts non visibles dans les plans ou les calculs. Plusieurs méthodes permettent d’objectiver ces pertes :
- La thermographie infrarouge, réalisée en période de chauffe, révèle visuellement les zones de fuite thermique à travers des écarts de température de surface. Elle permet de localiser les défauts d’isolation, les ponts thermiques ou les fuites d’air avec une grande précision.
- Le test d’infiltrométrie mesure l’étanchéité à l’air du bâtiment en créant une différence de pression. Il met en évidence les infiltrations d’air parasites, souvent responsables de pertes par convection.
- L’audit énergétique permet une approche globale. Il croise les relevés thermographiques, les consommations réelles et les données techniques du bâtiment pour établir un diagnostic priorisé.
Ces outils sont complémentaires et indispensables pour cibler les interventions à forte valeur ajoutée.
Quelles solutions pour réduire les déperditions thermiques ?
Une fois les zones de déperdition identifiées, plusieurs leviers techniques peuvent être mobilisés pour améliorer la performance thermique d’un bâtiment. L’objectif est de freiner les flux de chaleur par une isolation continue, homogène et durable.
Renforcer l’isolation des parois opaques
Le premier principe consiste à renforcer l’isolation des parois (murs, toitures, planchers) à l’aide de matériaux présentant une faible conductivité thermique (λ) et une résistance adaptée aux exigences réglementaires. Le choix de l’isolant (laine minérale, polyuréthane, panneaux rigides, etc.) dépend du support, de l’épaisseur disponible et des contraintes du bâtiment.
Corriger les ponts thermiques
Pour les ponts thermiques, la seule isolation des surfaces courantes ne suffit pas. Ces zones doivent faire l’objet d’un traitement spécifique, par exemple via des rupteurs de ponts thermiques, une isolation par l’extérieur, ou une conception limitant les discontinuités dans l’enveloppe. Dans les bâtiments tertiaires, les structures porteuses métalliques ou les liaisons façade/plancher sont souvent critiques.
Assurer l’étanchéité à l’air
L’autre levier fondamental concerne l’étanchéité à l’air. Même en présence d’un isolant performant, des défauts de continuité (jonctions, réseaux traversants, menuiseries mal posées) peuvent entraîner des pertes importantes. Il convient donc de mettre en œuvre des bandes d’étanchéité ou des systèmes de calfeutrement conformes aux règles professionnelles.
Optimiser les vitrages et menuiseries
Enfin, la performance thermique globale dépend aussi de la qualité des vitrages et des menuiseries. Le remplacement d’un simple vitrage par un double ou triple vitrage à faible émissivité, combiné à une menuiserie isolante, améliore significativement le coefficient Uw et limite l’effet de paroi froide.
Pour garantir la performance des isolants et optimiser la mise en œuvre, il faut pouvoir s’appuyer sur des partenaires fiables. Alsic accompagne les professionnels dans le choix de solutions d’isolation performantes, adaptées aux exigences du bâtiment tertiaire ou industriel.